Lutter plus vite contre les cancers

Avec le Centre d’oncologie de précision, on propose à chaque patient le traitement qui correspond aux particularités moléculaires et génétiques de ses cellules tumorales : la médecine personnalisée est devenue une réalité
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En 2023, et malgré les formidables promesses scientifiques tenues par l’immunothérapie, le cancer reste la seconde cause de mortalité chez l’homme. En Suisse, chaque année, pas moins de 45'000 nouveaux cas sont diagnostiqués. L’allongement de la durée de vie, comme le mode de vie, font du cancer un enjeu de société majeur.

L’origine d’un cancer vient d’une seule et unique cellule de notre corps, qui va sortir de son cycle cellulaire normal et commencer à se multiplier de manière anarchique. Cette multiplication cellulaire va d’abord former une tumeur localisée, un cancer dit primaire. Puis, avec le temps et sous l’influence de leur environnement, les cellules tumorales vont évoluer encore et acquérir la capacité de se détacher du foyer primaire et de migrer dans le corps soit par voie lymphatique, soit par voie sanguine. Dans ce dernier cas, les cellules peuvent venir se loger dans un organe vital (foie, poumon, cerveau) pouvant entrainer le décès du patient.

A Genève, chaque jour, 3 personnes décèdent d’un cancer.

Le corps humain est constitué de 30'000 milliards de cellules, et donc autant de risques de développer un cancer. En Suisse, on estime aujourd’hui qu’une femme sur trois développera un cancer dans sa vie, et un homme sur deux.

Bien que nous n’utilisions qu’un seul mot pour définir cette maladie, il n’existe pas un seul cancer, mais bien de multiples cancers, tous avec leurs spécificités moléculaires. Car chaque cancer, chaque tumeur est unique ! Deux personnes peuvent avoir le même organe touché, et donc tous les deux la même dénomination de cancer (cancer du côlon par exemple), mais chaque tumeur est unique de par son patrimoine génétique. Et bien que son organe d’origine soit identique, chaque tumeur pourra réagir différemment aux traitements.

Nous l’aurons compris, le temps est un facteur essentiel dans la lutte contre le cancer. Plus tôt les tumeurs seront traitées avec un traitement efficace, plus faible sera le risque qu’elles aient déjà acquises les capacités de se métastaser. Les médecins doivent défier le temps en proposant à chaque patient et patiente le traitement qui correspond aux particularités moléculaires et génétiques de ses cellules tumorales. Cette médecine dite personnalisée porte un nom en oncologie: c’est l’oncologie de précision.

Elle est aujourd’hui praticable grâce :

  • aux techniques d’analyses biologiques qui peuvent décortiquer la composition génétique et en protéines des cellules tumorales de chaque patient
  • aux nombreuses données biologiques, génétiques, pharmacologiques et cliniques dont les chercheurs disposent actuellement, qui sont chaque jour de plus en plus nombreuses et permettent de prévoir l’efficacité d’un traitement en fonction de la biologie des cellules cancéreuse de chaque patient
  • à la science des données qui, par l’intelligence artificielle, est capable d’analyser et de croiser des milliards de données afin de dresser les différents profils évolutifs et thérapeutiques de chaque tumeur.

Avec la création du Service d’oncologie de précision, les HUG poursuivent leur engagement dans la lutte contre le cancer. Pionniers avec le CHUV, l’UNIGE et l’UNIL de l’immunothérapie en Suisse, ils maintiennent la promesse formulée à leurs patients et patientes, en mettant en place des programmes de recherche ambitieux associant l’oncologie de précision à l’immunothérapie 2.0 et à un éventail de traitements personnalisés.

Ces différents programmes de recherche sont menés par l’équipe de recherche du Professeur Olivier Michielin, chef du Département d'oncologie et médecin chef de Service d'oncologie de précision, en collaboration étroite avec les équipes de la Professeure Laura Rubbia-Brandt, médecin-cheffe du Département diagnostique et du Service de pathologie clinique qui joue un rôle essentiel dans ces approches, ainsi que les équipes de recherche du professeur Mikael Pittet, qui étudient le rôle des cellules immunitaires dans l’environnement cellulaire tumoral.

Retrouvez également le défi du Dr Yann Stuckelberger dédié au soutien financier de ce programme de recherche.

Chefs de projet

Professeur Olivier Michielin, Médecin-chef de service, Service de gestion, Département d’oncologie, Hôpitaux universitaires de Genève & Professeur ordinaire, Département de médecine, Faculté de médecine de l’Université de Genève

Professeur Mikaël Pittet, Chargé de mission, Service d’oncologie, Département d’oncologie, Hôpitaux universitaires de Genève & Professeur ordinaire, Département de pathologie et immunologie, Faculté de médecine de l’Université de Genève

Professeure Laura Rubbia-Brandt, Médecin-cheffe de service, Service de gestion, Département diagnostique, Hôpitaux universitaires de Genève & Professeure ordinaire, Département de pathologie et immunologie, Faculté de médecine de l’Université de Genève