Entre la vie d’adolescent et la vie d’adulte, une transition difficile

Améliorer la régulation émotionnelle chez les adolescents et jeunes adultes âgés entre 16 et 20 ans et ainsi prévenir des maladies mentales plus graves
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L’adolescence et l’entrée dans l’âge adulte sont une période de grande vulnérabilité en termes de santé mentale. Les troubles émotionnels et affectifs peuvent alors submerger un individu. Ces troubles sont souvent les premiers signes de problèmes psychiatriques plus graves comme la dépression, l’anxiété et le comportement borderline ou suicidaire. Il est donc important de les identifier très tôt chez les jeunes et de mettre en place une prise en charge adaptée, afin d’enrayer le processus chronique du mal-être.

Dans les pays anglo-saxons, les bienfaits de groupes d'échange dits de « régulation émotionnelle » sont aujourd’hui avérés. Ils visent à proposer des approches de psychoéducation et de développement de compétences spécifiques aux adolescents et jeunes adultes.

 

Projet

Le projet consiste à développer un programme de ce type à Genève. L’intervention sera menée en lien à la fois avec la pédopsychiatrie des HUG, la psychiatrie adulte et les partenaires impliqués, afin de créer une culture commune autour de ces questions d’irrégularités émotionnelles chez les jeunes. La première année, une phase pilote sera menée avec 20 patients, et la plus-value de la prise en charge du groupe sera mesurée par reporting auprès des patients, des équipes médico-soignantes et des parents. Une phase pilote plus large, incluant 40 patients, sera menée avec le même processus d’évaluation. Les liens tissés ces dernières années avec de nombreux professionnels impliqués dans la recherche sur la régulation émotionnelle permettront des collaborations enrichissantes.

 

Où en sommes-nous?

Septembre 2022 : Durant cette première année du projet, 15 jeunes patients ont accepté d’intégrer ce projet de recherche. L’équipe a recours à la réalité virtuelle pour générer des émotions positives et négatives lors de mises en situation spécifiques, et pour mesurer leur évolution dans le temps en fonction de la nature de la prise en charge. Les premiers résultats montrent une tendance à la diminution des difficultés à réguler des émotions par cette nouvelle prise en charge, sans savoir pour le moment si cette évolution positive dure sur le long terme. Est-ce lié à une prise de conscience des comportements générés par une émotion, ce qui aurait un impact sur le court terme, ou est-ce lié à une véritable modification cognitive qui s’inscrirait alors dans le temps ? La seconde année d’étude de ce projet devrait nous en dire plus.

 

Cheffe de projet

Docteure Camille Nemitz-Piguet, Médecin cheffe de clinique, Service de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent, Département de la femme, de l'enfant et de l'adolescent, Hôpitaux Universitaires de Genève et Cheffe clinique scientifique, Département de psychiatrie, Faculté de médecine de l’Université de Genève