Vers un vaccin personnalisé contre le cancer du cerveau

Le vaccin a pour but de stimuler le système immunitaire du patient afin qu’il combatte la tumeur. C'est le principe de l’immunothérapie, le système de défense naturel de chaque individu étant utilisé pour combattre le cancer .
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Le développement actuel du vaccin s'inscrit dans la continuité de plus de 20 ans de recherche menée par l’équipe du professeur Pierre-Yves Dietrich aux HUG/UNIGE. Après une longue période de recherche fondamentale consacrée à comprendre les mécanismes de la réponse anti-tumorale dans le cerveau, cette équipe a découvert une dizaine d’antigènes de gliome, c’est à dire des cibles à la surface des tumeurs contre lesquelles diriger le système immunitaire. C'est sur la base de ces recherches initiales que s’est construit l’essai clinique, démarré en 2013, sous l'égide d'un consortium GAPVAC (pour Glioma Actively Personalized Vaccine Consortium - ou Consortium pour un vaccin hautement personnalisé contre le gliome), financé par l’Union européenne. 

«Face au manque de traitements efficaces, nous avons décidé d’unir nos forces» explique Pierre-Yves Dietrich, chef du Service d’oncologie des HUG qui a codirigé cette étude avec Wolfgang Wick, chef de la clinique de neurologie de l’Université de Heidelberg, en Allemagne. «Notre but est de développer des vaccins «à la carte» adaptés aux caractéristiques individuelles de la tumeur du patient. Pour ce faire, nous avons combiné des technologies de pointe disponibles chez les divers partenaires de ce consortium, afin de définir «l’empreinte digitale» de chaque tumeur lui permettant d’être reconnue par les cellules du système immunitaire et de l’utiliser comme vaccin », détaille-t-il.

Les compositions vaccinales ont donc été personnalisées pour chacun des 15 patients et ont induit des réponses immunitaires intenses, jamais observées jusqu’à présent dans le contexte des tumeurs du cerveau. « Pour la première fois, la faisabilité d’une immunothérapie personnalisée a été démontrée chez le patient. On a ainsi franchi un obstacle important, qui paraissait insurmontable il y a 5 ans, et qui ouvre un réel espoir pour le traitement de ces maladies encore dévastatrices », se réjouit Pierre-Yves Dietrich.

Cette première mondiale est à découvrir dans le prestigieux journal Nature.

L'UNIGE a publié un communiqué de presse