La psychiatrie en temps de Covid

Comprendre les conséquences de la pandémie sur l'accès aux soins en psychiatrie et sur les restrictions de liberté individuelle dans les établissements psychiatriques
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Contexte

Avec la pandémie Covid, les services psychiatriques ambulatoires et hospitaliers sont confrontés à des défis sans précédent. Des questions à propos du respect des droits fondamentaux des patients atteints de troubles mentaux ont été soulevées. Celles-ci concernent en particulier l'accès aux soins pendant une pandémie et la limitation de la liberté individuelle.

On sait aujourd’hui que le recours aux soins de santé mentale a diminué au cours de la première vague de la pandémie. Il semble que seuls les patients les plus gravement malades se soient adressés aux services de psychiatrie. Mais une augmentation secondaire du nombre de patients demandant de l’aide a été observée après la première période de confinement.

Si l’on se réfère aux droits de l'homme, la limitation de la liberté individuelle dans les établissements psychiatriques n'est autorisée qu'en ultime recours et les mesures coercitives doivent être réduites autant que possible. Cependant, dans le contexte du Covid, un nouveau défi est apparu : la liberté individuelle peut maintenant être limitée pour des raisons sanitaires. Ainsi, il arrive que les personnes atteintes de maladie mentale qui ont des difficultés à respecter les mesures d'isolement ou de quarantaine voient leurs libertés restreintes à des fins sanitaires.

 

Projet

Ce projet propose d'analyser ce qui s'est passé dans différents services et hôpitaux de psychiatrie pendant la crise, ainsi que les conséquences des mesures de confinement sur l'évolution de la santé psychique des patients. Ont-ils augmenté leurs traitements ou au contraire cessé de le prendre ? Ont-ils pu consulter aussi souvent que nécessaire ou ont-ils craint la situation et évité les hôpitaux ? Les mesures coercitives ont-elles augmentées pendant les pics de pandémie ? Comment les patients ont-ils vécu la privation de liberté ; leurs proches ont-ils contribué à cette privation ? Que pensent les équipes médicales ? Tous ces aspects sont étudiés selon une approche quantitative et qualitative.
Autant de questions dont les réponses permettront de prendre les bonnes mesures pour la santé mentale des plus vulnérables.

 

Où en sommes-nous ?

Janvier 2024 : Ce projet a permis de mettre en évidence que la pandémie de COVID-19 a été associée à une diminution du nombre d’hospitalisations psychiatriques durant la période de confinement, accompagnée d’une augmentation du recours aux mesures limitatives de liberté. Il a également montré l’importance pour l’organisation des soins d’une communication claire et structurée des directives liées à la prévention des infections. Les résultats ont aussi montré l’impact très important des mesures sanitaires, en particulier la restriction des visites, sur le bien-être des personnes hospitalisées.

 

 

Chefs de projet

Docteur Alexandre Wullschleger, Médecin adjoint, Service de psychiatrie adulte, Département de psychiatrie, Hôpitaux universitaires de Genève

Professeur Stefan Kaiser, Médecin-Chef du Service, Service de psychiatrie adulte, Département de psychiatrie, Hôpitaux universitaires de Genève & Professeur ordinaire, Département de psychiatrie, Faculté de médecine de l’Université de Genève