Probiotiques et maladie d'Alzheimer

Mettre au point de nouveaux outils diagnostiques afin de connaître la signature microbiotique de la maladie d’Alzheimer et ainsi améliorer la prise en charge des démences
Catégorie
Recherche
Statut
En cours, recherche de financements complémentaires

Contexte

La démence touche plus de 47 millions de personnes dans le monde. On estime à 300'000 nouveaux patients atteints de la maladie d’Alzheimer en Suisse d’ici 2040. Une maladie inflammatoire avec dépôt de plaques de protéines est associée à la maladie. Et si tout venait du ventre ?

 

Projet

L’objectif de ce projet de recherche est de révéler les interactions entre les souches bactériennes intestinales et l’état d’inflammation périphérique du cerveau des malades. Sur la base des découvertes faites sur le microbiote associé à la maladie d’Alzheimer, de nouvelles approches thérapeutiques pourront être proposées.

Ce projet est soutenu par la Fondation Cecilia Augusta et la Fondation Segré.

 

Où en sommes-nous ?

Avril 2024: Des participants cognitivement sains qui présentaient un risque diminué de développer la maladie d’Alzheimer grâce à leur génétique, la présence de l’allèle epsilon2 sur le gène APOE, ont été sélectionnés. La transplantation fécale de ces participants sur un modèle de souris développant la maladie d’Alzheimer montre une amélioration de la mémoire et une diminution de l’amyloïdose cérébrale. L’analyse du microbiote de ces participants est en cours et servira de socle pour le développement de thérapies à base de probiotiques. Le rôle possible des métabolites produit par le microbiote tel que les acides gras à chaine courte est également en cours d’investigation.

 

Juin 2022 : Les chercheurs ont démontré que dans un modèle de souris triple transgéniques de la maladie d’Alzheimer, la transplantation de microbiote intestinal d’individus génétiquement protégés contre la maladie pouvait :

  • Améliorer les performances de mémoire visuelle,
  • Réduire le dépôt de plaques d’amyloïde et d’enchevêtrement des fibres des cellules neuronales dans le cerveau des souris adultes, indiquant un potentiel effet thérapeutique du traitement,
  • Augmenter la neuro-inflammation qui pourrait permettre la dégradation des plaques et neurofilaments en faveur d'une efficacité thérapeutique.

Ces résultats prometteurs sont à confirmer avec un autre modèle de souris ; une investigation plus poussée des mécanismes en action est en cours (production d’amyloïde, dissection des mécanismes neuro-inflammatoires et analyse du microbiote intestinal).

 

Chef de projet

Professeur Giovanni Frisoni, Médecin adjoint agrégé, chef du Centre de la mémoire, Hôpitaux universitaires de Genève